Dans le contexte des récentes crises, l'implication croissante d'une multitude de parties prenantes dans la conduite de la diplomatie humanitaire et, en particulier, des négociations humanitaires - notamment dans le cadre de la négociation de couloirs humanitaires, d'évacuations massives et de l'établissement de "zones de sécurité" - souligne le besoin pressant de mettre l'accent sur les principes fondamentaux de la négociation et de tirer des leçons précieuses des expériences pratiques passées.
Si la priorité lors des négociations est d'assurer la sécurité d'une population touchée par une crise sur son lieu de résidence actuel, il est important de reconnaître que, par le passé et potentiellement à l'avenir, d'autres arrangements peuvent devoir être discutés et convenus.
Il est également important de noter que les personnes impliquées dans ces négociations doivent déployer tous les efforts possibles pour consulter les membres de la population civile afin de s'assurer qu'ils sont favorables à ces négociations et qu'ils considèrent que le site choisi est sûr pour eux.
Il n'existe pas de définition universellement reconnue de ce qu'est une "zone de sécurité". De nombreux arrangements ont été négociés dans la pratique pour assurer la protection des civils, par exemple les zones neutres, les zones démilitarisées et des sites de protection des civils. Les Conventions de Genève prévoient certains de ces arrangements et d'autres ont été élaborés en réponse à l'évolution des situations.
Tu trouveras ci-dessous les leçons essentielles à tirer de la négociation de ce type d'accords.
- Déployer tous les efforts possibles pour consulter les membres de la population civile s'ils sont favorables à des négociations concernant un espace sûr, considérer que le site choisi est sûr pour eux.
- Négocier avec toutes les parties sur la création de la zone et obtenir des garanties de sécurité pour protéger et respecter la sécurité de la zone.
- Négocier des mécanismes pour assurer la démilitarisation effective à l'intérieur et à proximité immédiate de la zone et mettre en place des dispositions pratiques pour surveiller et garantir le maintien du caractère civil.
- Négocier des dispositions pratiques pour atténuer les conséquences négatives sur la population civile qui pourrait être "attirée" vers ces zones parce qu'elle les considère comme sûres. Si le déplacement de personnes vers une "zone de sécurité" est nécessaire, il doit se faire en toute sécurité, de manière volontaire et dans le respect de la dignité.
- Négocier avec les parties le traitement de la population entrant et sortant de la zone en assurant sa protection contre les mauvais traitements, les arrestations arbitraires et les disparitions.
- Veiller à ce que les négociations relatives à ces zones, en particulier à proximité des frontières internationales, ne compromettent pas les possibilités qu'ont les populations touchées de se réfugier dans les pays voisins.
N'oublie pas que la pratique montre que si les zones de sécurité ont souvent sauvé des vies, même celles qui sont les mieux négociées sont presque toujours non viables et loin d'être idéales. Il s'agit de solutions techniques extrêmes à des problèmes de nature politique.